J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de Laurent Lefeuvre ici et là, et la claque qu'avait été la découverte de son superhéros breton : Paotr Louarn. Je vais donc continuer ici, puisque Fox-Boy n'est ni plus ni moins que le "reboot" (si on veut parler anglais comme un critique de cinéma) de ce même Paotr Louarn.
Qui dit nouveau départ, dit nouveau nom. Et vu que son héros est un
adolescent fan de comics, le nom en anglais (Fox-Boy signifiant
Garçon-Renard en anglais qui signifie Paotr Louarn en breton) s'est
imposé de lui-même : hier la Bretagne, aujourd'hui la France, demain le
monde ? (c'est en tout cas tout le mal que je lui souhaite !)
Partant du constat que son personnage était un peu trop lisse et proche des poncifs du genre (une sorte de Peter Parker d'Ille-et-Vilaine - ce qui m'avait bien plu malgré tout), Laurent Lefeuvre a décidé de rectifier le tir et de donner un nouveau départ à son héros, en nous plongeant un peu plus dans les affres de l'adolescence et en dépeignant la "vraie vie" de son superhéros.
Il a donc rendu Pol Salsedo beaucoup moins sympathique : celui-ci est un petit con égoïste, qui flirte même avec les idées extrémistes de notre "bonne vieille France", couleur bleu marine, et qui fait beaucoup de mal autour de lui en agissant sans réfléchir.
Pour ce qui est de l'histoire, mêmes si elle a subit de grosse retouches afin de mieux coller à la nouvelle personnalité de Pol (qui passe donc du rôle de victime à celui de bourreau), et qu'elle s'est beaucoup étoffée pour bien décrire les origines du personnage. Elle reste grosso modo la même : suite à une dérouillée (bien méritée cette fois-ci, Pol se retrouve sans lunettes et avec un groupe de jeunes en colère à ses trousses. Il trouve refuge dans une fête foraine et confond l'échoppe d'occultiste du Fakir Ditko avec celle d'un oculiste. Comme en plus, il n'est pas très poli, le Fakir lui donne une bonne leçon en lui conférant les pouvoirs du renard, un animal que Pol a toujours aimé (si ça avait été moi, je me serais retrouvé avec les pouvoirs du bousier, donc heureusement que je ne suis pas Pol).
Mais en plus des pouvoirs de son animal totem, le Fakir lui a donné une conscience et Pol se rend compte qu'il s'est un peu fourvoyé jusque là. Il décide donc de changer et d'essayer de rendre sa ville plus agréable à combattant le crime (qui se résume souvent à un vol de portable - hé oui, dans la vraie vie, il n'y a pas de superméchant en costume bariolé). Tout ça en commençant par balayer devant sa porte.
Encore une fois, Laurent Lefeuvre nous régale avec son talent de conteur et de dessinateur avec des pages à couper le souffle (la double page où Fox-Boy marche sur les toits enneigés de la ville est juste magnifique et mériterait d'être déclinée en poster). Le fait d'avoir fait de son héros un petit con, le rend plus proche de nous (on a tous connu ce genre de type au lycée) et permet aussi de le rendre plus crédible et surtout plus consistant.
Ce premier tome traitant vraiment des origines de Fox-Boy, avec une fin qui laisse augurer beaucoup de chose, je suis vraiment impatient de lire la suite (Monsieur Delcourt, s'il vous plaît !), où la véritable "carrière" de justicier Pol Salsedo pourra commencer pour de bon !
L'histoire est pleine de clins d’œil à Paotr Louarn, et William de Tom et William passe même faire un petit coucou à Fox-Boy qui se trouvait en mauvaise posture. Que du bonheur !
Fox-Boy Tome 1 : La nuit du renard
Delcourt / Contrebande / 2014
ISBN : 978-2756060255
112 p. / 14,95€
Si vous en avez l'occasion, allez faire un tour sur le blog de Laurent Lefeuvre, qui est vraiment très intéressant.
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