The Sex Visitors de Dave et Cap. Willard

Pour une fois, je vais parler d'une bande dessinée pour adulte. En effet, "The Sex Visitors", publié par FLBLB a initialement paru aux éditions Edilau en 1982, dans la série "Les Machos". Comme dit dans la préface, FLBLB a voulu nous faire découvrir cette histoire qui ressemble sous tous les angles à une blague potache. J'ai même été vérifié sur internet voire si les éditions Edilau l'avaient effectivement publié ou si cela tenait du canular. Il n'en est rien.

Je dois avouer que je ne suis ni un connaisseur, ni un amateur de ce genre de bande dessinée, car à part "Les 110 pilules" de Magnus, je n'en ai lu aucune autre. C'est aujourd'hui chose faite, et le moins que l'on puisse dire, c'est ce Sex Visitors est l'antithèse de celui-ci. Autant le trait de Magnus est beau et transpire la sensualité (et plus si affinité) et le scénario (inspiré du classique de la littérature chinoise "Jing Peng Mei") très prenant, autant ici, tout semble avoir été fait par des adolescents (ou adolescents attardés), dessiné avec les pieds et à la va comme je te pousse.

Ce qui m'a donné envie de lire cet ovni, c'est la couverture coloriée au feutre et aux couleurs pétantes. Tout de suite on se demande ce que peut bien être ce truc. Et une fois qu'on a feuilleté l'intérieur, on a juste envie de le lire (et de se pincer à la fin pour être sûr qu'on ne rêve pas et que le bouzin existe réellement !)

Pour ce qui est de l'histoire (car il y en a une), c'est assez simple et ressemble étrangement à une parodie de film érotique : le vieux professeur Barnett, un ponte en anthropologie a disparu dans la jungle alors qu'il était à la recherche d'un mystérieux peuple blanc. Le professeur Martelli, un de ses anciens élèves qui a l'esprit au niveau de la culotte, part à sa recherche avec un groupe de savants. Ce qu'ils vont découvrir dépasse l'entendement.

Ce qui dépassé aussi l'entendement, c'est que cette histoire ait pu être publiée telle quelle (non pas par FLBLB, mais bien par Edilau). Les dessins ressemblent à ceux que je faisais en cours d'art plastique (où j'ai rarement dépassé la note de 12) et les textes sont bourrés de fautes d'orthographe et de syntaxe (qui laissent à penser que Cap. Willard, n'était surement pas français - ou tout du moins, on l'espère) !
Ma première réaction a été "Putain, c'est quoi ce truc ?", puis, bien sûr, lu au second degré et surtout à voix haute comme conseillé dans la préface, on est face à un pur chef d’œuvre (terme un petit peu galvaudé ici, il est vrai) à la limite de l'art brut : les dessins qui semblent avoir été réalisé sur un coin de table, dans l'urgence et par un non professionnel (à moins que ce Dave ne soit arrivé au stade que Picasso visait, à savoir tout désapprendre - mais j'en doute un peu).
Les onomatopées valent aussi leur pesant de cacahouètes : de "sblasch !" à "sproof !" en passant par "crunck" nous avons affaire au Franquin du pauvre. Du pauvre oui, mais au sommet de sa forme !
Pour ce qui est du scénario, qui est ce qu'il est. Il a au moins le mérite d'exister, ce qui n'était pas gagné, loin de là. Des mauvaises langues suggèrent que celui-ci est aussi épais que le scénario de Taxi ! 2. A vous de juger.
Mises à part le début et la fin où sont concentrées les scènes "hot", il n'y en a pas entre. Juste une histoire digne des nanars des années 80, avec un scénario avec un scénario qui tente de nous fais croire qu'il tient la route, alors qu'il n'a ni queue ni tête (sans mauvais jeu de mots).

Une bande dessinée à ne pas mettre entre toutes les mains (sans mauvais jeu de mots), mais qui saura ravir les déviants du médium et de nanars en tous genres.
En outre (comptez combien de fois cette locution est utilisée dans "The Sex Visitors"), pour le prix, c'est vraiment cadeau ! Allez-y !


Note : 01/20 (au premier degré)
           13/20 (au second degré)


The Sex Visitors de Dave et Cap. Willard
FLBLB / Fictions / 2013
ISBN : 978-2357610583
128 p. / 5€