Aujourd'hui je vais vous parler de 100 milliards d'immortels de Stéphane de Caneva. Cette petite série de comics français a pu voir le jour grâce à une campagne de financement participatif sur le site Ulule. Le projet m'a beaucoup plu et j'y ai donc naturellement contribué (sans compter que 2 comics pour 10€ c'est cadeau). J'ai reçu ma contrepartie fin septembre et vu que j'avais plusieurs choses sur le feu, je n'ai pas pu y consacrer ma chronique plus tôt. Je répare donc cet impair.
Dans un futur proche, tous les morts de l'humanité se sont réveillés et la mort elle-même n'existe plus. Depuis, la société est divisée en trois catégories : les concrets (les vivants), les semi-concrets (des morts assez récents renforcés par des prothèses cybernétiques) et les abstraits (les morts les plus anciens qui ne possèdent plus aucune enveloppe charnelle et qui ont donc leur "aura" enchâssée dans des sortes de robots).
Holt Latham est un privé un peu minable à qui une sublime mais non moins intrigante cliente va confier une mission assez particulière : récupérer l'aura de feu son mari, chose qu'elle n'est pas parvenue à faire malgré son argent. Bien qu'ayant la prémonition que cette affaire sent mauvais, Holt accepte. Mais à peine a t-il mis le pied dehors que les embûches vont se succéder...
J'adore les polars et les détectives un peu désabusé et à la ramasse et j'adore la science-fiction. Je ne pouvais donc qu'adhérer à l'univers et à l'histoire proposés par Stéphane de Caneva.
La première référence à laquelle j'ai pensé en lisant le "pitch" sur Ulule (tous les morts qui reviennent à la vie et cohabitent ensemble) était "Le fleuve de l'éternité" de Philip José Farmer et vu que j'avais beaucoup aimé cette saga, j'ai foncé les yeux fermés (en plus 100 milliards d'immortels était recommandé par Laurent Lefeuvre - qui signe une quat' de couv' au passage - donc pas d'hésitation). Finalement - et tant mieux - cela n'a rien à voir. On se retrouve face à un récit maîtrisé de bout en bout (que ce soit graphiquement ou au niveau du scénario) et très original, le tout agrémenter de grosses doses de polar : une vrai réussite.
Les dessins de Stéphane de Caneva sont vraiment très agréables à regarder : ils sont dynamiques et clairs. Les cases fourmillent de détails et pourtant ne sont pas surchargées. La mise en page des planches est également très plaisante et colle bien au déroulement de l'action. Enfin l'utilisation du noir et blanc est vraiment superbe et donne une vraie profondeur au dessin.
Le scénario est également très prenant et efficace. Au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture, l'auteur diffuse des petits détails, des petites informations qui étoffent le récit. On sent que l'auteur a bien réfléchi à l'univers de 100 milliards d'immortels et qu'il en a encore sous la semelle pour la suite de l'enquête de Holt. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour nous
Ce que j'ai beaucoup apprécié également, c'est le fait que l'auteur ait fait appel à d'autres artistes pour des histoires complémentaires, que ce soit sous forme de bande dessinée ou de nouvelle. Cela apporte beaucoup à l'univers et permet d'approfondir, d'enrichir et d'éclaircir certains points de l'histoire de base, le tout en restant dans la même atmosphère (les fausses pubs / annonces sont aussi formidables).
En tout cas, pour moi, le pari est réussi et j'attends avec impatience la suite (et le dénouement) des aventures d'Holt Latham et de la mystérieuse femme de porcelaine !
Note : 15/20
À noter qu'au moment où je boucle ma chronique, la campagne Ulule pour la suite de l'aventure 100 milliards d'immortels (à savoir les tomes 3 & 4) vient d'être lancée. Vous pouvez vous y rendre en cliquant ici !
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