J'ai découvert Hugo, l'ours Biscoto, la fée Prune, Narcisse le destin volant et les autres il y a très longtemps, lorsque je lisais le Journal de Tintin.
Je ne vais pas revenir sur toutes les super histoires qui y étaient publiées, mais je dois avouer que j'avais quand même un faible pour cette série signée Bédu. Alors, quand je suis tombé sur cette magnifique intégrale du troubadour, j'ai aussitôt mis à jour ma liste au Père Noël, qui me l'a gentiment apporté dans mes petits souliers en fin d'année dernière.
Cet impressionnant volume comprend tout ce qui a été produit par Bédu et publié - ou non - à savoir les cinq albums de la série, plus des planches résumés publiés dans Tintin, des gags etc. Il y a également un gros dossier sur l'auteur, ses origines et donc celles de la série qui est très instructif et très bien documenté.
Pour ce qui est des cinq albums publiés et repris ici, voici un petit résumé :
Dans "Le sortilège du haricot", nous découvrons Hugo et Biscoto dans le château du roi Rigoulet, où le facétieux Clodobert, son fils, empoisonne la vie de tous les habitants. Malheureusement pour lui, il fait la blague de trop à une vieille dame qui se révèle être une sorcière. Celle-ci, pour se venger le transforme en haricot. Échappant de peu à la marmite, Clodobert réussit à se faire comprendre et explique sa situation. L'alchimiste du roi, mis au courant du problème explique qu'une seule personne au monde pourra rendre son corps au prince : Orlingo le magicien. Problème, personne dans la suite du roi n'est prêt à partir en quête d'Orlingo pour sauver le très peu apprécié Clodobert. Hugo se propose alors, au grand soulagement du roi et se rend dans un étrange pays où des armées d'insectes et des légumes se livrent une guerre sans merci.
Dans "Le nain de Corneloup", nous retrouvons nos deux héros - accompagnés par Narcisse le destin volant rencontré au cours de l'aventure précédente - à Corneloup, une ville où est en train de se bâtir un cathédrale. Seul problème, le chantier de celle-ci semble maudit car il s'y produit énormément d'accidents / sabotages. On parvient à arrêter celui qui semble à l'origine de tous ces malheurs : Colinot, un drôle de petit personnage un peu simplet. Peu convaincu par la culpabilité du nain, Hugo et ses compagnons vont partir en quête de la Jouvence de vérité, qui se trouve au pays de la magicienne Gorgolia et qui seule permettra de prouver l'innocence de Colinot. Problème, le passage pour accéder au domaine de la magicienne se refermera au premier jour de l'hiver. Une course contre la montre s'engage alors pour le troubadour roux et son ours à gilet.
Dans "Le pommier de dieu", la fée Prune a été faite prisonnière par Bribaud de Roqueblanc, un seigneur qui livre une guerre totale à son frère habitant le château en face du sien. Les Brimbolets, des habitants de la forêt avoisinante, subissent les dommages collatéraux de cette lutte fratricide. Ils décident donc d'aller chercher Hugo pour le mettre au courant de la situation et le supplier de sauver Prune. Après avoir libérer celle-ci, la petite équipe est bien décidée à mettre un terme aux combats. Pour cela, une seule solution : trouver la pomme d'or que cherche désespérément les deux frères.
Dans "Le Château des mouettes", Luciole une jeune orpheline dotée de pouvoirs magiques se lie d'amitié avec Narcisse. Elle se retrouve bientôt en possession de la cardiopale, une pierre magique, qui - si elle tombait entre les mains de Maugraine la magicienne - pourrait provoquer d'énormes catastrophes. Hugo, qui a accidentellement touché la pierre, se voit contraint d'aller en Audelagonie, le pays où vit Maugraine, afin de s'assurer que Luciole a toujours la pierre avec elle, sous risque de d'avoir de gros ennuis...
Enfin, dans "La perle bleue", Hugo assiste à un tournoi lors duquel un étrange chevalier combat et gagne toutes ses joutes. Lors de la finale, il est défait par le seigneur Gobert et l'on se rend compte qu'il ne s'agissait que d'une armure vide mue par magie. Hugo apprend que ceci est l'œuvre du mage Orcéfal qui a trouvé le moyen de donner vie à toute un armée d'objets et qui obéit aux ordres du dangereux Farald de Mortegoute. Celui-ci a bien l'intention d'envahir le monde avec son armée d'objets, une fois que celle-ci sera formée. Le seul moyen de contrecarrer ce projet est de détruire la perle bleue d'Orcéfal, qui représente son pouvoir magique. Hugo se porte volontaire pour la mission...
J'ai vraiment été ravi de retrouver ces compagnons d'enfance et très surpris de constater que la magie opérait encore sur moi - et je pense sur de nouveaux jeunes lecteurs aussi. J'avais un peu peur que le côté madeleine fonctionne à fond, mais finalement, je me suis rendu compte que je n'avais lu dans ma jeunesse que deux histoires sur les cinq. J'ai donc découvert les trois autres avec un plaisir non dissimulé. L'ensemble étant de qualité, je pense que cette série est injustement oubliée.
En effet, les histoires sont de très bonne facture - voire plus pour certaines - même si elles peuvent paraître un peu répétitives dans le processus narratif, qui est toujours un peu le même au final : à savoir que Hugo va partir en quête de quelque chose pour sauver quelqu'un. Mais grâce au bestiaire farfelus sorti de l'imagination de Bédu, cela passe sans problème. L'ambiance fantasy onirique au croisement entre Johan et Pirlouit de Peyo, Olivier Rameau de Dany et Greg ou encore Docteur Poche de Wasterlain y est également pour beaucoup dans la réussite de la série.
Les récits sont servis par des dessins vraiment très beaux, mélange de Peyo, Walthéry et Dany (comme évoqué plus haut). Que ce soit les personnages principaux, reconnaissables au premier coup d’œil, les créatures fantasmagoriques, les décors naturels magnifiques ou les édifices magnifiquement représentés, tout est de grande qualité. Il est intéressant également de constater l'évolution graphique de Bédu sur la série où le trait tout en rondeur et un Hugo un peu rabougri, font place quelques histoires plus tard à un trait un peu plus élancé et à un Hugo qui a gagné en carrure et en charisme. Comme si Hugo avait grandi avec ses lecteurs en quelque sorte.
À mon avis la série a atteint son paroxysme que ce soit graphiquement parlant ou au niveau du récit avec "Le nain de Corneloup" et "Le pommier de dieu". L'un assez poignant, et l'autre tout en action : un parfait diptyque.
En conclusion, j'ai vraiment passé un très agréable moment en compagnie du troubadour Hugo, de l'ours Biscoto, de Prune, Narcisse, des Brimbolets et autres créatures très originales nées de l'imagination de Bédu. On pourrait presque regretté que l'aventure se soit terminée au bout de seulement 5 épisodes, mais comme l'a dit si bien dit Neil Young, il vaut mieux brûler franchement que s'éteindre à petit feu. À mon avis, malgré toute la tendresse que j'ai pour la série et l'imagination débridée dont à fait preuve Bédu, celle-ci aurait fini par tourner en rond et produire de mauvais épisodes. Il en est donc mieux ainsi. Je reviendrai lire un épisode par-ci par-là avec bonheur.
Je tiens aussi à signaler le très bon travail du Lombard sur cette intégrale, que ce soit sur l'objet lui-même (belle maquette, beau papier, belle couverture dépouillée) que sur le contenu avec les archives inédites et le dossier très complet en début d'ouvrage. Bravo !
Note : 16/20
Intégrale Hugo de Bédu
2016 / Le Lombard
ISBN : 978-2-8036-3700-3
304 p. / 34,95€
J'ai vraiment été ravi de retrouver ces compagnons d'enfance et très surpris de constater que la magie opérait encore sur moi - et je pense sur de nouveaux jeunes lecteurs aussi. J'avais un peu peur que le côté madeleine fonctionne à fond, mais finalement, je me suis rendu compte que je n'avais lu dans ma jeunesse que deux histoires sur les cinq. J'ai donc découvert les trois autres avec un plaisir non dissimulé. L'ensemble étant de qualité, je pense que cette série est injustement oubliée.
En effet, les histoires sont de très bonne facture - voire plus pour certaines - même si elles peuvent paraître un peu répétitives dans le processus narratif, qui est toujours un peu le même au final : à savoir que Hugo va partir en quête de quelque chose pour sauver quelqu'un. Mais grâce au bestiaire farfelus sorti de l'imagination de Bédu, cela passe sans problème. L'ambiance fantasy onirique au croisement entre Johan et Pirlouit de Peyo, Olivier Rameau de Dany et Greg ou encore Docteur Poche de Wasterlain y est également pour beaucoup dans la réussite de la série.
Les récits sont servis par des dessins vraiment très beaux, mélange de Peyo, Walthéry et Dany (comme évoqué plus haut). Que ce soit les personnages principaux, reconnaissables au premier coup d’œil, les créatures fantasmagoriques, les décors naturels magnifiques ou les édifices magnifiquement représentés, tout est de grande qualité. Il est intéressant également de constater l'évolution graphique de Bédu sur la série où le trait tout en rondeur et un Hugo un peu rabougri, font place quelques histoires plus tard à un trait un peu plus élancé et à un Hugo qui a gagné en carrure et en charisme. Comme si Hugo avait grandi avec ses lecteurs en quelque sorte.
À mon avis la série a atteint son paroxysme que ce soit graphiquement parlant ou au niveau du récit avec "Le nain de Corneloup" et "Le pommier de dieu". L'un assez poignant, et l'autre tout en action : un parfait diptyque.
En conclusion, j'ai vraiment passé un très agréable moment en compagnie du troubadour Hugo, de l'ours Biscoto, de Prune, Narcisse, des Brimbolets et autres créatures très originales nées de l'imagination de Bédu. On pourrait presque regretté que l'aventure se soit terminée au bout de seulement 5 épisodes, mais comme l'a dit si bien dit Neil Young, il vaut mieux brûler franchement que s'éteindre à petit feu. À mon avis, malgré toute la tendresse que j'ai pour la série et l'imagination débridée dont à fait preuve Bédu, celle-ci aurait fini par tourner en rond et produire de mauvais épisodes. Il en est donc mieux ainsi. Je reviendrai lire un épisode par-ci par-là avec bonheur.
Je tiens aussi à signaler le très bon travail du Lombard sur cette intégrale, que ce soit sur l'objet lui-même (belle maquette, beau papier, belle couverture dépouillée) que sur le contenu avec les archives inédites et le dossier très complet en début d'ouvrage. Bravo !
Note : 16/20
Intégrale Hugo de Bédu
2016 / Le Lombard
ISBN : 978-2-8036-3700-3
304 p. / 34,95€
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