Il y a de cela quelques temps, je vous ai parlé du très (très) bon Antepsy de Pierre Jarriges. Cet album était le fruit d'une campagne de financement participatif qui m'avait tout de suite interpellé et je terminais ma chronique par ces quelques mots : "Je regrette de ne pas avoir été suffisamment en fonds au moment de la campagne de financement, car je ne me serai alors pas privé pour prendre le pack regroupant "Antepsy" et "Multivers", le premier ouvrage de l'auteur". Puis, un jour, l'auteur vient faire un tour sur le blog et me remercie pour mon post. Et peu de temps après, j'ai la surprise de trouver dans ma boîte aux lettres une grande enveloppe contenant le fameux "Multivers" qui m'avait échappé lors du "Ulule".
Un jour, alors qu'il est surpris par une grosse averse, Leo Glight, un jeune homme un peu paumé, frappe à la porte d'une étrange maison isolée. Après s'être fait rembarré par l'un des occupants pour lui avoir demandé de l'héberger pour la nuit, Léo est finalement rattrapé par Nebela, une jeune femme qui habite également la maison. Après lui avoir fait faire le tour du propriétaire, celle-ci s'éclipse et laisse Léo seul avec les jumeaux Doppler - dont l'un lui avait ouvert la porte auparavant. Ceux-ci, bien que peu ravis de voir Léo débarquer dans leurs pattes, l'invitent tout de même à jouer avec eux sur leur console de jeu. Léo se retrouve alors projeté dans le jeu vidéo en question et qui semble être un monde qui échappe complètement aux règles élémentaires de notre univers...
Nous retrouvons (ou plutôt découvrons, puisqu'il s'agit d'une œuvre antérieure à Antepsy) le thème qui semble être cher à l'auteur, à savoir qu'est-ce que la réalité ? (Et tout ce qui en découle, comme : ce que nous voyons est-il réel ? voire, sommes-nous réel ?). Ce qui est réellement à rapprocher du concept du "Simulacre", très souvent utilisé dans ses livres par Philip K. Dick, une référence qui m'avait déjà sauté aux yeux lors de ma lecture d'Antepsy.
Le traitement très onirique de ce thème, se retrouve également dans Antepsy, mais je trouve que la part de rêve est vraiment plus importante ici. Leo avance en n'ayant aucun repère dans un monde en constant changement, comme seuls les rêves peuvent en produire.
Pierre Jarriges rajoute dans ce Multivers, la notion de quatrième mur, qui finalement vole en éclat lors de la toute dernière page, nous laissant avec nos questions en suspend - ou non. Car en effet, soit nous prenons pour argent comptant ce que déclare les - "facétieux" - jumeaux Doppler, soit nous considérons qu'ils nous font encore une de leur blagues un peu cruelles dont ils ont l'habitude...
Le rapport des personnages à leur monde, au nôtre (cf les dernières cases de l'histoire) et nous au leur, est magnifiquement mis en images par Pierre Jarriges. Cette sensation qu'a Leo Glight de ne jamais savoir sur quel pied danser est parfaitement retranscrite et nous avançons avec lui sans jamais savoir si ce que l'on voit est vrai, si nous rêvons ou s'il s'agit d'autre chose.
Nous retrouvons (ou plutôt découvrons, puisqu'il s'agit d'une œuvre antérieure à Antepsy) le thème qui semble être cher à l'auteur, à savoir qu'est-ce que la réalité ? (Et tout ce qui en découle, comme : ce que nous voyons est-il réel ? voire, sommes-nous réel ?). Ce qui est réellement à rapprocher du concept du "Simulacre", très souvent utilisé dans ses livres par Philip K. Dick, une référence qui m'avait déjà sauté aux yeux lors de ma lecture d'Antepsy.
Le traitement très onirique de ce thème, se retrouve également dans Antepsy, mais je trouve que la part de rêve est vraiment plus importante ici. Leo avance en n'ayant aucun repère dans un monde en constant changement, comme seuls les rêves peuvent en produire.
Pierre Jarriges rajoute dans ce Multivers, la notion de quatrième mur, qui finalement vole en éclat lors de la toute dernière page, nous laissant avec nos questions en suspend - ou non. Car en effet, soit nous prenons pour argent comptant ce que déclare les - "facétieux" - jumeaux Doppler, soit nous considérons qu'ils nous font encore une de leur blagues un peu cruelles dont ils ont l'habitude...
Le rapport des personnages à leur monde, au nôtre (cf les dernières cases de l'histoire) et nous au leur, est magnifiquement mis en images par Pierre Jarriges. Cette sensation qu'a Leo Glight de ne jamais savoir sur quel pied danser est parfaitement retranscrite et nous avançons avec lui sans jamais savoir si ce que l'on voit est vrai, si nous rêvons ou s'il s'agit d'autre chose.
Tout ceci est parfaitement rendu par la mise en page très recherchée. Le traditionnel gaufrier est ici inexistant en tant que tel. Les cases sont toutes soit des polygones asymétriques (trapèzes et triangles) dans la première partie de l'histoire, soit tracées à main levée et/ou plus ou moins arrondies dans la seconde. Ce procédé graphique permet vraiment de créer deux ambiances bien distinctes correspondant aux deux parties de l'histoire. La première semblant se passer dans un jeu vidéo et la seconde étant vraiment plus onirique.
Les dessins sont vraiment très agréables et collent parfaitement à l'ambiance du récit. Le trait de Pierre Jarriges me plaît beaucoup, car il réussit à mêler des influences qui me sont chères (un peu de franco belge à gros nez et beaucoup d'underground) pour aboutir à un style qui lui est propre, à la fois clair, détaillé et incisif tout en étant très agréable à l’œil.
Comme pour Antepsy, je dois avouer que j'ai pris une (petite claque) à la lecture de ce Multivers. L'univers tout en étant complexe et onirique, n'en reste pas moins très cohérent. Étant un lecteur assidu de Philip K. Dick, j'ai réellement trouvé mon compte ici. Le trait de Pierre Jarriges - même s'il n'a pas encore ici la maturité de celui d'Antepsy - est toujours aussi lisible et agréable, collant parfaitement à l'atmosphère fantasmagorique du récit. Que dire de plus si ce n'est : vivement le prochain récit !
Multivers de Pierre Jarriges
PRISM Fanzine / 2014
ISBN : 978-2-9551125-0-2
44 p. / 8€
Je ne sais pas s'il est encore possible de commander Multivers, vu qu'il s'agissait d'un tirage limité à 150 exemplaires. Quoi qu'il en soit, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le blog de l'auteur et à lui poser la question directement, et à commander Antepsy dans la foulée (et vous abonner au fanzine Prism, tant qu'à faire) !
Enfin, je tenais à remercier encore une fois Pierre Jarriges pour ce cadeau qui m'a beaucoup touché - et qui en plus m'a vraiment fait passé un excellent moment !
Enfin, je tenais à remercier encore une fois Pierre Jarriges pour ce cadeau qui m'a beaucoup touché - et qui en plus m'a vraiment fait passé un excellent moment !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire