mardi 24 septembre 2013

Ikki Mandara d'Osamu Tezuka

Je me souviens d'avoir acheté ce livre sans me rendre compte que c'était un Tezuka. Je l'avais feuilleté vite fait à la RNAC, et le trait m'avait plu, de même que l'histoire. Ce n'est qu'une fois chez moi et en commençant la lecture que j'avais compris que c'était bien du Tezuka.

J'avais bien aimé ce manga, même si encore une fois, comme Gringo, celui-ci n'était pas achevé. J'aime bien cette période de l'histoire de Chine, à savoir la révolte des Boxers, la lente décrépitude (agonie ?) de l'Empire et les germes de la république. Ikki Mandara est d'autant plus intéressant que l'Histoire est racontée par Tezuka, qui est japonais. Cela change des points de vue européens et chinois et permet une certaine neutralité dans le propos.

Sanniang est la fille d'un pauvre fermier d'une province de Chine dont le village, comme beaucoup, est opprimé par le pouvoir représenté par l'impératrice Cixi. Punie de 50 coups de bâtons pour ne pas avoir pu payer les impôts annuels, Sanniang tue le percepteur et fuit son village. Elle se joint peu après à une troupe de rebelles dirigée par une femme, Huang Lian, et appartenant au mouvement des Boxers. Les Boxers catalysent la colère du peuple et habilement manipulés par le pouvoir, ils tournent leur haine vers les puissances occidentales présentes en Chine.
Sanniang et Huang Li tomberont amoureuses du même homme : Li, le leader de "La révolte des Boxers" mais lorsque celui-ci sera tué au combat, ce sera le début d'une nouvelle aventure pour la jeune Sanniang...

Quand on pense que cet ouvrage de plus de 550 p. ne constituait que l'introduction à l'histoire, on se dit que celle-ci aurait été gigantesque et sans doute très intéressante en ce qui concerne cette période du Japon qui n'est pas très connue par chez nous. 
J'aime bien aimé le fait que Sanniang soit complètement ignorante de tout ce qui l'entoure, car cela permet à Tezuka d'expliquer aux lecteurs l'histoire de Chine, puis celle du Japon et surtout de nous montrer comment des milliers de paysans chinois ont pu être manipuler de la sorte par les deux camps à la même époque. Cette idée est vraiment bonne. Comme toujours avec le pape des manga, la narration et le découpage sont vraiment très bons et donnent envie de tourner la page, même si l'on sait ce qu'il va se passer*.

Par contre, j'ai trouvé le trait un peu trop disparate à certains moments. Les personnages un peu trop caricaturaux qui ne s'intégraient pas bien dans des décors réalistes et bien léchés, on aurait dit du mauvais Shigeru Mizuki. De même tout le long du livre on se demande qui est ce fameux Ikki Mandara qui donne son nom à l'ouvrage et on ne le découvre qu'un petit peu vers la fin. Même si dans la série avait été publiée sous ce titre, peut-être aurait-il été judicieux de le changer lors de sa sortie en librairie (mais ça, c'est du chipotage), puisqu'on s'attend à lire quelque chose sur l'histoire du Japon et que l'on se retrouve avec un manga sur celle de la Chine.
Quoi qu'il en soit, je recommande ce manga pour les curieux qui s'intéressent à l'histoire de la Chine, ou tout simplement pour les fans de Tezuka, qui signe ici une bande dessinée de bonne facture, à défaut d'être un chef d’œuvre.

*Pourquoi mettre sous le titre de prologue, un résumé de l'histoire que l'on va lire ? Je ne comprend vraiment ce qui est passé par la tête de l'éditeur pour faire ça.

Ikki Mandara d'Osamu Tezuka
Kana / Sensei / 2008
ISBN : 9782505004516
560 p. / 12,70€

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