mardi 21 juin 2016

L'homme qui tua Lucky Luke de Matthieu Bonhomme

Comme tous les enfants de mon âge, j'ai été biberonné à la bande dessinée franco-belge, et comme beaucoup d'enfants de mon âge, j'ai toujours beaucoup aimé le poor lonesome cowboy de la grande époque (c'est à dire période Morris tout seul - Lucky Luke tue des bandits ! - puis accompagné de Goscinny, même si quelques albums post duo ne sont pas trop mal non plus). Par contre, j'avoue avoir décroché après "Le Pony Express" ne retrouvant plus dans les aventures suivantes les sel de Lucky Luke et surtout le trait de Morris (le dessin de "Chasse aux fantômes" est juste à vomir tellement il est caricatural). Le décès de Morris et l'arrivée de Achdé et Laurent Gerra m'ont confirmé dans mes choix : pour moi, Lucky Luke était mort.

Il est donc amusant que le premier album de Lucky Luke que j'ouvre depuis 20 ans soit intitulé "L'homme qui tua Lucky Luke". 

Lucky Luke est allongé dans la boue, mort. Il a été abattu. Quelques jours plus tôt, celui-ci arrivait à Froggy Town, une ville champignon peuplée de chercheurs d'or et "tenue" par une famille peu sympathique : les Bone. Sa réputation le précédant, on lui demandait son aide pour résoudre une affaire : la disparition, suite au braquage de la diligence, de l'or des prospecteurs. Aidé dans sa difficile enquête par Doc Wednesday, il va devoir affronter les Bone qui ne souhaite qu'une chose : son départ (ou même sa mort pour certains d'entre eux)...

Autant le dire tout de suite, cet album hommage est une vraie réussite. Tout y est réuni pour passer un bon moment :
- Un scénario qui tient la route (même s'il reprend l'idée déjà développée dans "Règlement de comptes", une histoire de "La Corde du Pendu" en 1982, avec, tiens donc, déjà Laura Legs au casting),
- Des références à des légendes de l'Ouest (Doc Holliday / Doc Wednesday, l'histoire qui a des similitudes avec celle d'O.K. Corral...),
- Un personnage que l'on a déjà croisé (Laura Legs)
- Une mise en page très cinématographique, dans le plus pur style Morris de la grande époque
- Et enfin, des dessins, qui tout en étant très différent de ceux de Morris, leurs rendent parfaitement hommage.

Tout cela réuni fait que Matthieu Bonhomme a parfaitement réussi son pari d'hommage à Morris et à Lucky Luke. Le tout en conservant son propre style, ce qui n'est jamais évident. On sent vraiment qu'il a grandit avec les histoires du cowboy portant les couleurs de la Belgique, et que cela lui tenait à cœur de respecter le personnage, ainsi que les lecteurs. Chose qui est ici parfaitement exécutée.

En plus, en refermant cet album, on sait enfin pourquoi le cowboy solitaire a arrêté de fumer. Et n'en déplaise aux censeurs (messieurs les censeurs, je vous dit crotte !), ce n'est pas à cause d'eux !


Note : 15/20

L'homme qui tua Lucky Luke de Matthieu Bonhomme (édition noir & blanc)
Lucky Comics / Lucky Luke vu par... / 2016
ISBN : 9782884713764
72 p. / 19,99€

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