À la fin du deuxième tome, nous avions laissé Holt Latham en fâcheuse posture, mais toujours en possession de l’œuf d'aura que son inquiétante cliente lui avait demandé de retrouver. En effet, celui-ci contient l'âme de son mari, un explorateur / aventurier mort dans des circonstances très étranges et en emportant avec lui un très lourd secret.
Bien décidé à savoir ce que contient réellement l’œuf d'aura, Holt décide de se rendre chez son ancienne fiancée Altéa, qui a le pouvoir de lire les pensées des âmes. Elle va lui révéler que l'esprit contenu dans le réceptacle est bien celui du défunt mari de sa cliente, Lithia, mais que celle-ci n'est pas celle qu'elle semble être. Comprenant qu'il avait fait une erreur, son mari s'est sacrifié afin que Lithia n'accède pas au terrible pouvoir de la mystérieuse "Omnis Obscura"...
Cette conclusion des aventures de Holt Latham et de l'"Omnis Obscura" est orchestrée de main de maître par le très talentueux Stéphane de Caneva. Des informations évoquées plus avant dans l'histoire prennent ici toute leur importance et nous amènent à relire avec attention les deux tomes précédents afin de ne rien manquer du scénario. Celui-ci, bien qu'inscrit totalement dans la continuité du début, prend ici un tournant un peu plus sombre encore et vient flirter avec le mysticisme à la Lovecraft, par l’intermédiaire de l'"Omnis Obscura" qui n'est pas sans rappeler le "Necronomicon".
On délaisse donc ici beaucoup le côté polar du début pour réellement basculer dans le fantastique noir la science-fiction ne servant que de toile de fond. Ce glissement est fait avec tellement de justesse que cela relance complètement l'intrigue et l'intérêt de la chose, pour notre plus grand bonheur.
Les dessins de Stéphane de Caneva sont toujours aussi agréables à l’œil et servent à merveille ce scénario beaucoup plus noir qu'il ne l'était déjà dans la première partie de l'histoire. Les cases sont toujours aussi travaillées. Qu'il s'agisse des décors détaillés ou des personnages qui possèdent un vrai charisme et une vraie personnalité, il n'y a aucune faute de goût. Mention spéciale aux doubles "splash page", celle montrant l'"Omnis Obscura" qui permet de briser le quatrième mur ou encore celle représentant la vue d'ensemble de la ville, qui est de toute beauté.
On sent que l'auteur est très à l'aise avec le noir et blanc, qui est ici utilisé avec intelligence et permet de donner une vraie atmosphère au récit.
La mise en page est également très étudiée et le découpage nerveux des planches colle parfaitement à l'ambiance. Les cases de toutes tailles et de toutes formes permettent à l’œil de suivre le rythme soutenu du récit sans aucun problème de lisibilité - bien au contraire. Tout cela est fluide et très efficace. Du très grand art.
Tout cela est complété par une nouvelle signée Annabelle Léna dans le tome 3, qui continue d'approfondir l'univers très riche de "100 milliards d'immortels" et qui est la suite directe de la courte histoire qui était parue dans le tome 2.
En refermant le quatrième et dernier numéro, on prend réellement conscience d'avoir entre les mains une œuvre originale mêlant un grand nombre de genres différents pour finalement aboutir à quelque chose de totalement inédit et - le plus important - de très prenant. L'alchimie parfaite entre les dessins, le scénario et l'univers original fait que l'on veut en savoir plus. Chose qui sera donc bientôt le cas, pour notre plus grand bonheur.
Note : 16/20
N'hésitez donc pas à aller faire un tour sur la page Ulule du projet, il y a une contrepartie à 35€ qui permet à celles et ceux qui n'avaient pu participer au financement des quatre premiers tomes d'acquérir - en plus de "Radio Zéro", le nouvel album - l'intégrale d'"Omnis Obscura" (en version album également).
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