Je continue à rattraper mon retard de lecture en ce qui concerne le Garde Républicain. Aujourd'hui, avec ce huitième opus, je suis quasiment à jour ! Ce numéro contient - comme à l'accoutumé - deux histoires se situant à différentes époques de l'histoire de France.
La première - signée Faouz B. et Jébédaï - se passe à l'époque de la guerre d'Algérie. De nos jours, dans une rue, un SDF fait la manche. Un accident de voiture va le replonger dans ses souvenirs. 1954, le Garde Républicain et Gavroche sont envoyés de l'autre côté de la Méditerranée pour rechercher un ex héros de la première Guerre Mondiale connu sous le nom de code de "Chibani". Vivant avec la guerre depuis son enfance, le Garde ne trouve pas que celle-ci soit réellement différente des autres. 1957, traquant toujours "Chibani", ils reviennent en Algérie où le conflit s'est enlisé et a pris une toute autre tournure, les représailles sur la population et surtout la torture étant devenues monnaie courante. Le Garde ne peut absolument pas cautionner ça et flanque une raclée à un soldat français coupable. 1961, Mis au courant par Gavroche d'un projet d'attentat contre le président fomenté par l'OAS. Il en réchappe miraculeusement, mais au même moment, en Algérie, Gavroche à moins de chance et périt dans l'explosion d'une autre bombe de l'Armée Secrète. Suite à cet événement, le Garde Républicain démissionne et redevient le simple soldat Velazquez. Il va alors retourner en Algérie pour retrouver le responsable de la mort de Gavroche...
Cette histoire du Garde Républicain est - jusqu'à présent - la plus complexe, dense et belle qu'il m'ait été donné de lire. Le scénario de Faouz B. est totalement maîtrisé du début à la fin et donne à voir une facette plus sombre du Garde Républicain, bien aidé il est vrai par la période trouble de la guerre d'Algérie qui se prête parfaitement à ce genre de traitement.
Les personnages sont bien campés et possèdent un réel background qui leur donne de l'épaisseur, ce qui est toujours appréciable. Le membre de l'OAS est d'ailleurs l'un des meilleurs ennemis du Garde à mon avis. Réactionnaire, brutal, vicieux... il est la parfaite antithèse du Garde Républicain et de toutes les valeurs qu'il véhicule.
Enfin, le fait de ne pas faire intervenir directement le Garde sur le terrain est également une très bonne idée qui permet d'être spectateur de l'horreur qui se déroule en Algérie via les yeux du personnage et de suivre le cheminement de sa pensée.
Le trait de Jébédaï m'a lui aussi particulièrement plu. Parfaite synthèse de manga, comics et franco-belge, les dessins sont vraiment époustouflants de vie. Les personnages sont très expressifs, et ont de vraies "gueules" qui permettent de les identifier sans aucun problème. Les scènes d'action sont bien rendues admirablement aidées en cela par un cadrage très recherché.
Enfin, la mise en page des planches est très dynamique et très cinématographique, avec de nombreuses cases occupant toute la largeur de la page, renforçant cette atmosphère très lourde qui se dégage du récit. Une pure merveille !
Je ne connaissais absolument pas ces deux artistes et cette histoire m'a vraiment donnée envie d'en savoir plus sur leurs œuvres. Chose que je vais faire de ce pas.
La première - signée Faouz B. et Jébédaï - se passe à l'époque de la guerre d'Algérie. De nos jours, dans une rue, un SDF fait la manche. Un accident de voiture va le replonger dans ses souvenirs. 1954, le Garde Républicain et Gavroche sont envoyés de l'autre côté de la Méditerranée pour rechercher un ex héros de la première Guerre Mondiale connu sous le nom de code de "Chibani". Vivant avec la guerre depuis son enfance, le Garde ne trouve pas que celle-ci soit réellement différente des autres. 1957, traquant toujours "Chibani", ils reviennent en Algérie où le conflit s'est enlisé et a pris une toute autre tournure, les représailles sur la population et surtout la torture étant devenues monnaie courante. Le Garde ne peut absolument pas cautionner ça et flanque une raclée à un soldat français coupable. 1961, Mis au courant par Gavroche d'un projet d'attentat contre le président fomenté par l'OAS. Il en réchappe miraculeusement, mais au même moment, en Algérie, Gavroche à moins de chance et périt dans l'explosion d'une autre bombe de l'Armée Secrète. Suite à cet événement, le Garde Républicain démissionne et redevient le simple soldat Velazquez. Il va alors retourner en Algérie pour retrouver le responsable de la mort de Gavroche...
Cette histoire du Garde Républicain est - jusqu'à présent - la plus complexe, dense et belle qu'il m'ait été donné de lire. Le scénario de Faouz B. est totalement maîtrisé du début à la fin et donne à voir une facette plus sombre du Garde Républicain, bien aidé il est vrai par la période trouble de la guerre d'Algérie qui se prête parfaitement à ce genre de traitement.
Les personnages sont bien campés et possèdent un réel background qui leur donne de l'épaisseur, ce qui est toujours appréciable. Le membre de l'OAS est d'ailleurs l'un des meilleurs ennemis du Garde à mon avis. Réactionnaire, brutal, vicieux... il est la parfaite antithèse du Garde Républicain et de toutes les valeurs qu'il véhicule.
Enfin, le fait de ne pas faire intervenir directement le Garde sur le terrain est également une très bonne idée qui permet d'être spectateur de l'horreur qui se déroule en Algérie via les yeux du personnage et de suivre le cheminement de sa pensée.
Le trait de Jébédaï m'a lui aussi particulièrement plu. Parfaite synthèse de manga, comics et franco-belge, les dessins sont vraiment époustouflants de vie. Les personnages sont très expressifs, et ont de vraies "gueules" qui permettent de les identifier sans aucun problème. Les scènes d'action sont bien rendues admirablement aidées en cela par un cadrage très recherché.
Enfin, la mise en page des planches est très dynamique et très cinématographique, avec de nombreuses cases occupant toute la largeur de la page, renforçant cette atmosphère très lourde qui se dégage du récit. Une pure merveille !
Je ne connaissais absolument pas ces deux artistes et cette histoire m'a vraiment donnée envie d'en savoir plus sur leurs œuvres. Chose que je vais faire de ce pas.
La seconde histoire est en fait la quatrième et dernière partie des "Origines du Garde", et est toujours réalisée par Terry Stillborn et Nathan Legendre - assistés de Bryan Wetstein aux couleurs. C'est la suite directe de l'histoire publiée dans le numéro 6. Nous retrouvons donc le marquis de Lafayette en compagnie de son fidèle Saint-Clair dans leur château de La Grange-Bléneau, en 1815. Pendant qu'ils se remémorent quelques hauts-faits du Garde - ils ont été amenés à endosser le costume soit à tour de rôle soit en même temps - des intrus pénètrent dans la bâtisse et assomment le fils de Saint-Clair. Ils se rendent vite compte que les brigands sont sous les ordres du Lys-Rouge, la Némésis du Garde Républicain...
Ce récit est dans la lignée des trois parties précédentes et permet de conclure en beauté ce très intéressant cycle des origines... et d'en débuter un autre dans la foulée avec le troisième porteur de l'uniforme du Garde et l'intervention - attention spoiler - de Vidocq. Tout ceci met bien sûr en appétit.
Le scénario est comme toujours très bien ficelé et permet d'habilement reconnecter à cet arc narratif l'histoire se passant en Égypte que l'on peut lire dans le numéro 7 et qui paraissait pourtant être "à part".
Il permet aussi de boucler la boucle en faisant réapparaître la dangereuse Lys-Rouge déjà vue dans le numéro 5 et de développer la relation ambiguë que celle-ci entretenait avec les deux hommes. Tout cela est donc très intelligemment construit.
Au niveau du dessin, j'ai déjà dit tout le bien que je pense de Nathan Legendre et de son trait si particulier. Cette impression se confirme donc ici et j'espère le voir retravailler prochainement sur le Garde d'une autre époque.
Ce récit est dans la lignée des trois parties précédentes et permet de conclure en beauté ce très intéressant cycle des origines... et d'en débuter un autre dans la foulée avec le troisième porteur de l'uniforme du Garde et l'intervention - attention spoiler - de Vidocq. Tout ceci met bien sûr en appétit.
Le scénario est comme toujours très bien ficelé et permet d'habilement reconnecter à cet arc narratif l'histoire se passant en Égypte que l'on peut lire dans le numéro 7 et qui paraissait pourtant être "à part".
Il permet aussi de boucler la boucle en faisant réapparaître la dangereuse Lys-Rouge déjà vue dans le numéro 5 et de développer la relation ambiguë que celle-ci entretenait avec les deux hommes. Tout cela est donc très intelligemment construit.
Au niveau du dessin, j'ai déjà dit tout le bien que je pense de Nathan Legendre et de son trait si particulier. Cette impression se confirme donc ici et j'espère le voir retravailler prochainement sur le Garde d'une autre époque.
Comme pour le numéro précédent, deux pages sont consacrées à des gags mettant en scène le Garde. Ceux-ci sont signés Cyrille Munaro, que l'on avait déjà vu dans le numéro 3 avec une histoire post-apo du plus bel effet. Il y aussi un petit strip - non humoristique - signé Sylvain Delzant et un gag en une page plutôt sympa par André Amouricq.
Comme la précédente livraison du plus français des super-héros français, le présent numéro vaut réellement le détour grâce à la magnifique histoire de Faouz B. et Jébédaï. Comme évoqué plus haut celle-ci est un vrai petit bijou de construction scénaristique, d'émotion, d'ambiance et de noirceur. J'espère vraiment que les deux compères viendront de nouveau éclabousser de leur talent les pages d'un prochain numéro du Garde Républicain, tant ils m'ont fait grosse impression.
Cet opus confirme également que le concept du Garde Républicain peut s'appliquer - quand c'est fait avec brio comme ici - à tous les styles et ambiances imaginables. Du très grand art !
Note : 17/20
Comme la précédente livraison du plus français des super-héros français, le présent numéro vaut réellement le détour grâce à la magnifique histoire de Faouz B. et Jébédaï. Comme évoqué plus haut celle-ci est un vrai petit bijou de construction scénaristique, d'émotion, d'ambiance et de noirceur. J'espère vraiment que les deux compères viendront de nouveau éclabousser de leur talent les pages d'un prochain numéro du Garde Républicain, tant ils m'ont fait grosse impression.
Cet opus confirme également que le concept du Garde Républicain peut s'appliquer - quand c'est fait avec brio comme ici - à tous les styles et ambiances imaginables. Du très grand art !
Note : 17/20
Vous pouvez vous procurer ce numéro - ainsi que tous les autres opus de la série "régulière" du Garde Républicain sur le site de l'excellente maison d'édition Rivière Blanche À noter que chaque numéro du Garde dispose de 2 couvertures différentes (A et B).
Pour que cela soit plus pratique, j'ai référencé toutes mes chroniques du Garde Républicain sur cette page. N'hésitez pas à y jeter un coup d’œil.
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