Avec une grosse semaine de retard sur le planning habituel, pour cause de "je voulais coller à l'actualité" (d'ailleurs, pour information, le pin's "Tourte aux pommes" est débloqué), voici ma traditionnelle chronique mensuel de Cap'tain Swing. Le titre que certains - dont votre serviteur - pensaient qu'il était moribond avec seulement une poignée de numéros restants à sortir et qui semble finalement devoir être encore là un petit moment - à moins qu'une nouvelle série, qui serait alors la troisième, ne fasse repartir le titre au début - puisque le bulletin d'abonnement est toujours présent. Je me réjouis de penser que cela est preuve de bonne santé, plutôt que de malhonnêteté de la part de l'éditeur. Quoi qu'il en soit, je vais vous donner mon avis sur ce 286 ème opus de notre bon vieux Cap'tain Swing !
L'épisode de ce mois-ci a pour titre : "La mort dans l'ombre". L'État Major a confié à Cap'tain Swing une mission top secrète. Pour ce faire, accompagné de ses deux acolytes, il va devoir se rendre sur un secteur où les anglais sont bien implantés. Après avoir demandé à Hibou Lugubre et Mister Bluff de ratisser la région à la recherche de tuniques rouges, Swing se rend chez le professeur Fletcher, un savant patriote. S'arrêtant dans une auberge pour demander son chemin, il se voit répondre que la maison du professeur est un lieu a éviter à tout prix. Trouvant l'attitude de l'aubergiste très étrange, et devant surtout remplir sa mission, le Cap'tain Swing poursuit néanmoins sa route. Il est alors accueilli sèchement par la maisonnée, manquant d'être tué par balle. Finalement reconnu par le professeur Fletcher, il lui révèle qu'il est ici pour parler de son invention qui pourrait changer la face de la guerre. Fletcher lui apprend alors que peu de temps auparavant il a été victime d'une agression, ses assaillants voulant lui voler son secret. La nuit venue, Cap'tain Swing échappe de peu à une tentative d'empoisonnement. Le coup ne pouvant venir que de l'intérieur de la maison, ses soupçons se portent sur le neveu et la nièce de Fletcher. D'autant plus que durant la même nuit, Fletcher est assassiné...
J'ai encore une fois beaucoup apprécié cet épisode de Swing. Celui commence comme une grosse farce avec Hibou Lugubre qui vénère Pouik à cause d'un canular de Mister Bluff qui lui a fait croire que le chien était la réincarnation de son trisaïeul le sorcier. Le trio comique est ici a son apogée et permet de débuter l'histoire sur une note presque burlesque. Elle permet aussi à Swing de sourire et de son moquer, ce qui le rend moins monolithique et donc plus humain.
Pour ce qui est de l'intrigue générale, celle-ci est encore fois rondement menée, solidement construite et pleine de rebondissements (cf mon résumé qui est plus long qu'un jour sans pain*). De plus, alors que d'habitude on sait tout de suite qui est le traître (le gars avec une sale gueule), ici, le doute plane jusqu'à la fin et rend la mission de Swing d'autant plus périlleuse pour lui et intéressante pour nous.
Les dessins sont comme toujours de très bonne facture et servent à merveille le souffle épique de l'histoire. Le trait est ici plus conforme aux autres épisodes, le Cap'tain Swing retrouvant des traits plus masculins que lors du précédent épisode.
L'épisode d'Ivanhoé est intitulé : "Les compagnons aux chapeaux verts".
Ayant besoin d'un homme de confiance dans le comté du Sussex, Ivanhoé décide de rallier le vieux Mutch à la cause des saxons. L'homme est gaillard et son moulin surplombe la vallée ce qui en fait un endroit stratégique. N'écoutant pas les mises en garde de Wamba son fou qui connait bien Mutch, Ivanhoé se met en route. Malheureusement pour lui, Wamba avait raison et Mutch ne veut embrasser aucune cause : ni celle des saxons, ni celle des normands. Il veut juste être libre de faire ce qu'il aime, c'est à dire chasser dans la forêt. Ivanhoé lui apprend que le roi Jean veut interdire la chasse et qu'il sera donc considérer comme braconnier. Mutch n'y croit pas et repousse l'offre du saxon. Peu de temps après, Arthur Garland, le shérif de Lewes décide de faire appliquer la loi du roi et veut faire placarder l'édit dans Sherwood. Ivanhoé, Robin et quelques compagnons l'en empêchent et le font prisonnier. Relâché après avoir été gavé des fruits de la chasse interdite, avec la promesse de ne pas tenir compte de la loi, Garland décide de contre-attaquer. Pour cela, il va faire du vieux Mutch un exemple, en le pendant à son moulin. Ivanhoé ne va pas laisser ce crime impuni...
J'ai trouvé cet épisode très prenant, avec son scénario plein de rebondissements. Le fait de présenter des personnages de francs tireurs comme les deux Mutch est quelque chose de très intéressant, et permettant de relancer la machine de la série. En effet, jusqu'ici, nous n'avions affaire qu'à un monde assez manichéen avec d'un côté les méchants et perfides normands qui ont tous les pouvoirs et de l'autres, les fiers et droits saxons qui se battent pour leur liberté. La découverte de ses personnages permet de nuancer un peu les propos - même si, on se doute bien qu'ils finiront pas embrasser la cause d'Ivanhoé. Cette tentative d'amener une troisième voie est plus que bienvenue.
Comme toujours, les dessins sont toujours aussi beaux et précis. Ils permettent vraiment de se mettre dans l'ambiance du récit. Les poses des personnages sont toujours très recherchées et même si parfois elles peuvent être un peu raides dans les scènes d'action, l'ensemble est tellement de haute qualité que cela ne nuit pas au plaisir de la lecture.
Comme toujours, entre les deux histoires, nous avons droit à du rédactionnel. Il s'agit ici de la cinquième et dernière partie de "La France dans l'indépendance des États-Unis". Comme d'habitude, je ne l'ai pas lu.
Enfin, en troisième de couverture, nous retrouvons cette fois-ci un inédit en une planche (à moins qu'il n'est été publié il y a très longtemps) de Jestopsen, signé Jo Hell et Dominik Vallet. Le titre calembour "Auxerre pille, hier" est très bon et l'histoire est du même tonneau (de chablis).
En conclusion, encore une fois, j'ai passé un très moment de lecture avec ce numéro de Cap'tain Swing. Les deux séries proposées sont vraiment très bonnes et prenantes. Et même si elles diffèrent dans leurs écritures et leurs mises en scènes, elles se rejoignent néanmoins dans la qualité des scénarios et des dessins. Vivement le mois prochain !
*La personne qui a oublié cette expression dans mon esprit est priée de venir la récupérer au plus vite.
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