mardi 3 juillet 2018

Cap'tain Swing 291


C'est déjà l'heure de notre rendez-vous mensuel que vous attendez tous avec impatience (hum hum). En tout cas moi, je dois avouer que je suis toujours très content de lire un nouveau numéro du dernier représentant de la lignée des petits formats : notre bon vieux Cap'tain Swing !

L'épisode de ce mois-ci a pour titre "Ni fleurs ni couronne". Alors que Betty et Cap'tain Swing se rendent en ville pour faire du shopping (surtout Betty), ils ont l'impression d'être suivi par un cavalier. Mais quand le couple arrive à destination, le suiveur continue sa route. Peu de temps après, Swing se fait tirer dessus et est laissé pour mort. Quelques semaine passent et, remis sur pied, Swing se rend dans une taverne pour boire un verre. Il y écoute un baladin entonner une ritournelle dont il a modifié les paroles de manière à ce que celles-ci indiquent un rendez-vous. Le lendemain, le corps d'un homme ressemblant étrangement au capitaine est exhibé par les tuniques rouges dans les rues du bourg. Celui-ci a été tué au lieu du rendez-vous de la chanson. Swing comprend que quelque chose de très louche se déroule là-bas et il décide d'y aller faire un tour. Il va mettre la main sur une bible, qui bien que paraissant très banale, semble attirer toutes les fripouilles du coin...

Après le coup du cercueil du numéro 260, il y a de cela plus de deux ans et demi, le pauvre Swing a cette fois-ci droit à la balle dans le buffet en guise de couverture. Qu'on ne vienne pas nous dire après ça que la vie de rebelle américain est une bonne planque... Enfin bref...
Comme à l'accoutumé, j'ai passé un très bon moment avec Swing et tous ses comparses. L'aventure était encore trépidante et pleine de rebondissements et d'action. Les scénarios de cette série sont vraiment formidablement bien ficelés, comportant des intrigues parallèles plus ou moins importantes et plus ou moins en rapport avec la trame principale, et arrivent toujours à maintenir le cap sans nous perdre. En plus, l'humour est toujours présent et utilisé à bon escient, ce qui n'est pas le cas de tous les petits formats.
Pour revenir à l'histoire qui nous concerne, j'ai trouvé que le scénario était vraiment très bon. En effet, même si l'on sait que notre rebelle à toque de blaireau ne peut pas mourir, on a quand même un doute quand, après une ellipse narrative, nous voyons un cortège macabre transportant son cadavre dans les rues de la ville. Bien entendu, le corps ne nous ait pas montré, contrairement à la couverture, mais ceci n'empêche pas cela.
Dans le même temps, le complot des "méchants" pour tirer parti de leur larcin est également très intéressant et permet d'introduire un autre type de personnage dans la galerie de la série : les sans foi ni loi, qui ne recherchent que le profit personnel. Le cheminement de Swing et de ses compagnons jusqu'au dénouement du mystère est bien décrit et on se laisse très facilement prendre à l'histoire.

Les dessins sont comme toujours efficaces, à défaut esthétiquement très poussés. Mais pour du petit format, cela reste quand même le haut du panier. Les "gueules" des personnages sont un vrai régal et permettent de créer une ambiance propre à cette série. Les décors sont parfaitement réalisés et contribuent tout autant à nous plonger dans l'atmosphère de l'Amérique des années 1770 (même si à mon avis, ils ne sont pas historiquement très justes).

L'aventure d'Ivanhoé s'intitule "La marque de Judas". Tandis qu'une réunion de tous les seigneurs saxons a lieu dans les environs de Chester, Ivanhoé manque à l'appel. Edwin, le thane de Chester en profite pour accuser ce dernier de trahison et de travailler secrètement pour le roi Jean. Il invite également tous les saxons à venir festoyer chez lui à Chester, pour discuter de l'avenir de la lutte. Finalement, Ivanhoé arrive et raconte ce qu'il a vu en chemin : il n'a pu arriver plus tôt à cause de mouvement de troupes normandes aux alentours de Chester. Il met également à jour la duplicité d'Edwin. Celui-ci, découvert, préfère fuir pour retrouver le roi Jean, dont il devient le conseiller dans son combat contre les saxons. Il met en place toute sortes de lois iniques et violentes, mettant même à mort Erick Grimshod, un vieux baron respecté de tous. Cette exécution est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour Ivanhoé, qui met alors au point un plan insensé afin de punir Edwin de sa trahison...

J'avais été un peu déçu le mois dernier par l'épisode d'Ivanhoé et je dois dire que j'attendais de voir si ce mois-ci la série allait redresser la barre ou non. Et la réponse est oui !
J'ai trouvé cette aventure vraiment très bien ficelée, avec un scénario très riche, prenant et plein de rebondissements. L'histoire est très rythmée et alterne parfaitement les moments de tension, de calme et d'action. Et surtout, il n'y a pas cette sensation de "bâclage" à la fin, éprouvée dans la quasi totalité des récits précédents, comme si le scénariste se rendait compte à deux pages de la fin qu'il lui restait encore à raconter vingt pages de son script initial. Ici, tout est parfaitement mené : les ellipses de temps sont parfaitement gérées, le déroulement de l'histoire maintient le même rythme du début à la fin, évitant donc les emballements de dernière minute, ou au contraire les moments un peu trop posés.

Pour ce qui est des dessins, ceux-ci sont comme d'habitude impeccables. Les décors sont beaux comme des films hollywoodiens des années 50 mais en plus sobres. Les personnages sont parfaitement réussis également, le dessinateur ayant évité cette fois-ci les poses un peu trop statiques ou figées dont il a l'habitude. Les plans serrés sur les visages sont comme toujours magnifiques et diablement efficaces.
Comme vous pouvez les constater, j'ai été vraiment emballé par cet épisode parfaitement équilibré, dont l'intrigue, bien que très dense, est réellement captivante et parfaitement servie par des dessins majestueux. Bien sûr, on sent que la série accuse son âge, mais cela ne se voit pas quand on a affaire à des récits de haute volée comme celui-ci !

Comme tous les mois, ce numéro contient ses 10% de rédactionnel, sous la forme de la suite (la quatrième partie) du dossier "L'histoire coloniale de l'Amérique du Nord".
Enfin, en trois' de couv', nous retrouvons avec plaisir Fishman, le superhéros auxerrois dans un strip qui m'a bien fait sourire, accompagné ce mois-ci de deux numéros de "L'avis des héros" de Dominik Vallet, d'un très bon tonneau également.

En conclusion, j'ai encore (et toujours pourrait-on dire) passé un très bon moment à la lecture de ce nouveau numéro de Cap'tain Swing. Les histoires des deux séries étaient très intéressantes et bien prenantes, et les gags de la fin très bons. Que dire de plus, si ce n'est "vivement le prochain numéro !" (que je ne chroniquerai qu'à mon retour de vacances, soit dit en passant).

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