Ce début d'année est un peu difficile pour moi et je vous prie donc de m'excuser pour le peu d'articles que je publie en ce moment. J'espère que tout va rentrer dans l'ordre rapidement et que je retrouverai le rythme de croisière qui était le mien l'année dernière.
Après l'ultra indépendant "Deusse" de Bart, chroniqué en début de mois, je vais aujourd'hui vous parler du dernier des Mohicans d'un genre de bandes dessinées qui m'est cher : le petit format et son honorable dernier représentant - Cap'tain Swing !
Il y a un peu plus de deux ans, j'en avais déjà parlé, craignant - à tort apparemment - que l'aventure ne prenne fin. Finalement, le Cap'tain et ses compères sont encore vivants, pour mon plus grand plaisir.
Normalement, si cela se passe bien, il doit rester une petite dizaine de numéros à sortir (à moins que Mon Journal ne tire sur la corde et ne réédite deux ou trois fois toutes les histoires). J'ai donc décidé que chaque mois, je chroniquerai le numéro de Swing, pour accompagner ce noble vieillard vers une retraite bien méritée, mais qui laissera un gros vide (pour les nostalgiques, soyons honnêtes) dans le paysage bandedessinesque (ça se dit ?) français.
Au début de l'histoire intitulée "Le merle indien", nous retrouvons Cap'tain Swing, Hibou Lugubre et Mister Bluff dans un village qui fleure bon l'habit rouge. Après avoir mis en déroute les soldats de sa très gracieuse majesté, ils partent et font la rencontre d'un ancien marin unijambiste et de son merle indien qui parle. Ils décident de faire route ensemble, même si celle-ci tourne court pour l'estropié qui est tué par un inconnu qui prend la fuite. Agonisant, il révèle au Cap'tain l'existence d'une mystérieuse carte. Curieux de savoir de quoi il en retourne, Swing se lance à la poursuite de l'assassin...
Encore une fois, avec Swing, il n'y a pas de temps morts. L'action est menée tambour battant et est pleine de rebondissements. On suit la quête du Cap'tain Swing et de ses compagnons avec beaucoup d'intérêt et les 64 pages de l'épisode sont vite avalées.
Les dessins sont également très agréables et - vu que l'action se passe il y a quasiment 250 ans - ils n'ont pas mal vieillis, par rapport à certains séries de petits formats qui se voulaient contemporaines. Les scènes d'actions sont bien rendues, les décors sont travaillés et ne sont pas de simples aplats. Bref, que du bon pour tout amateur de bd.
En seconde partie de volume, nous retrouvons Ivanhoé dans "Le retour d'Ivanhoé". Après avoir guerroyé contre Jean Sans Terre loin de son foyer, Ivanhoé décide de retourner chez lui et de retrouver sa femme et son fils. Bien que très pressé, il accepte néanmoins l'invitation de Robin à demeurer dans la Forêt de Sherwood quelques jours de plus. Mal lui en prend, car pendant ce temps-là, une dangereuse compagnie de routards a pris d'assaut la forteresse de Rotherwood et lui a tendu un piège diabolique...
L'histoire n'a rien d'originale ou d'exceptionnelle - un méchant normand est bien décidé à faire la peau à Ivanhoé - elle n'en est pas inintéressante pour autant. Il y a pas mal de rebondissements et le scénario tient bien la route, mais l'envie de tourner la page pour connaître la suite n'est pas réellement présente ici.
Les dessins sont là aussi plutôt agréables dans leur registres réalistico- ligne claire. Les visages sont vraiment réussis, les décors également (même si beaucoup moins détaillés que ceux de Swing par exemple). Le seul réel problème à mes yeux concerne les scènes d'action (combat, course...) où les personnages paraissent monolithiques et très raides : on a plus l'impression de voir des modèles en train de poser que de réels personnages censés bouger. Au contraire de Swing, cette série accuse un certain âge et un âge certain. Dommage.
À noter que comme traditionnellement, 10% des pages de la publication sont consacrés à du rédactionnel. Ici, nous avons droit à la troisième et dernière partie de la vie de Georges Washington et à la première de celle de Benjamin Franklin. Rien de palpitant, vu que cela semble tiré de Wikipedia (je n'ai pas lu et pas vérifié non plus).
Enfin, en troisième de couverture, nous retrouvons les aventures de Blurp, Jestopsen et Fishman, signées Dominik Vallet, Jo Hell et Romain Gondy, qui exceptionnellement, ne sont pas d'un très grand cru.
Dans l'ensemble, j'ai plutôt passé un bon moment en compagnie de ces héros de papier d'un autre âge, qui fonctionnent un peu comme une madeleine de Proust pour moi. J'espère que la prochaine fournée - qui devrait normalement arriver à la fin de la semaine - sera du même tonneau, car - l'air de rien - on s'attache à ces p'tits gars.
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