jeudi 25 octobre 2018

Le Garde Républicain 10

Quand ce n'est pas le travail, c'est un weekend prolongé qui m'empêche de livrer ma petite chronique en temps et en heure (mais en même temps, je ne vais pas me plaindre d'avoir pu profiter des derniers moments de beau temps). Quoiqu'il en soit, voici venu l'heure de vous parler du dernier numéro en date du Garde Républicain !
Comme de coutume, nous avons le droit ici à deux récits.

La première histoire de ce numéro s'intitule "Mobilis in Mobile" et se passe à Paris en 1972. Dans un bar, un colosse à la mine patibulaire est en train de boire sa bière, quand Pierre Finet - l'ancien Garde Républicain - l'interpelle. Il sait qui il est et qui sont toutes les personnes présentes dans le troquet. C4, le colosse, n'aimant pas qu'on l'interrompe s'énerve et se jette sur lui. Malgré ses pouvoirs (il peut faire fondre ce qu'il veut avec ses mains - même des êtres humains), il est rapidement maîtrisé par l'ancien Garde. Celui-ci lui propose à lui et aux autres (tous des criminels de guerre) de le rejoindre dans une nouvelle organisation nommée N.E.M.O. Il leur promet de les rendre riches ainsi que de leur permettre de se venger de la République et surtout de son héraut - le Garde Républicain ! 

Malgré sa brièveté (à peine 12 pages), cette histoire, signée Terry Stillborn, est une mise en bouche plus qu'appétissante d'une période du Garde Républicain qui sera - à mon avis - très intéressante. D'une part à cause du contexte historico-politique de l'époque choisie et d'autre part car notre héros va devoir faire face à une équipe de super vilains bien déterminés à lui faire la peau. Le fait que ceux-ci soient chapeautés par un ancien Garde est aussi une super idée. J'attends vraiment avec impatience la suite de cette histoire...
Pour ce qui est du scénario, comme indiqué juste au-dessus, il s'agit d'une introduction / présentation d'un groupe de méchants amenés à jouer un rôle un peu plus tard, dans d'autres histoires. Cela n'en est pas moins fait avec talent et - preuve de sa qualité - on aurait réellement envie de lire la suite immédiatement.
Les dessins de Julien Hugonnard-Bert sont vraiment magnifiques et collent parfaitement à l'ambiance du récit. Les personnages sont charismatiques et reconnaissables du premier coup d’œil. Les rares scènes d'action (ce qui est normal dans ce genre de récit) sont parfaitement maîtrisées, à la fois grâce aux positions anatomiquement réalistes et surtout grâce au découpage et à la mise en page très dynamique. On en redemande !
À noter également le caméo de Terry Stillborn en patron de bar, tel un Hitchcock (ou plutôt un Stan Lee).

Le second récit qui a pour titre "Eine Nazi-Europa !" est une uchronie se passant en 2031. L'Europe est sous domination des Nazis (I hate these guys !) qui, après avoir vaincu l'Angleterre grâce à leurs puissants exosquelettes, font régner la terreur. La résistance dans les divers pays d'Europe semble avoir été complètement annihilée. Pourtant, à Paris, l'une des capitales de l'U.E.N. (Union Européenne Nazie), elle essaie de se remobiliser et de lutter contre l'occupant. Lors d'une descente, les troupes Nazies sont confrontées à celui que tous croyaient mort depuis longtemps : Le Garde Républicain, le champion de la Résistance !

Ce second récit est beaucoup plus ambitieux que le premier, que ce soit en termes de pages ou d'univers, puisque nous avons droit ici à une uchronie - certes pas très originale, mais qui reste néanmoins particulièrement efficace, surtout pour nous français.
Le scénario, œuvre de El Dudo, est parfaitement maîtrisé et il s'en dégage un souffle épique. Le fait de ne pas savoir si le Garde Républicain existe toujours est une super idée, qui permet de faire ressentir à la fois le désespoir de la situation et l'espérance qu'il n'en soit finalement rien. Ceci couplé à celui d'en avoir finalement deux pour le prix d'un à la fin fait de cette histoire une des meilleures du Garde que j'ai lu jusqu'ici (la meilleure étant pour moi celle sur la Guerre d'Algérie du numéro 8).
Il faut avouer que la réussite de ce récit doit également beaucoup au magnifique travail de Fred Vervisch. En effet, bien qu'au premier regard son style ne soit pas vraiment ma tasse de thé, une fois pris par le fil de l'histoire, on se rend compte que son trait - et ses couleurs - apportent cette atmosphère de fin du monde qui colle parfaitement au scénario. Son dessin est très dynamique et permet de vraiment apprécier tous les moments forts de l'histoire.

Comme c'est le cas désormais, nous avons également droit à deux pages de croquis et de recherches sur le Garde, et surtout des strips humoristiques mettant en scène le plus français des super héros français. L'une des histoires est signée par Delzant et l'autre par le désormais habituel et habitué Amouricq. Les histoires sont plutôt sympas et permettent de terminer ce numéro en douceur.

En conclusion, j'ai encore une fois passé un super moment à la lecture de ce (déjà !) dixième numéro du Garde Républicain. Les récits présentés ici sont diamétralement opposés, aussi en terme de scénario que de traitement graphique et c'est justement ce qui rend ce numéro intéressant et confirme encore une fois que le concept de ce super héros peut-être mis à toutes les sauces et s'en sortir sans problème, grâce au talent de Terry Stillborn et de tous ses collaborateurs (pour rester dans l'ambiance du second récit ;)). Bref, encore une réussite et j'attends avec impatience la suite !

Note : 17/20


Vous pouvez vous procurer ce numéro - ainsi que tous les autres opus de la série "régulière" du Garde Républicain sur le site de l'excellente maison d'édition Rivière Blanche À noter que chaque numéro du Garde dispose de 2 couvertures différentes (A et B). 

Pour que cela soit plus pratique, j'ai référencé toutes mes chroniques du Garde Républicain sur cette page. N'hésitez pas à y jeter un coup d’œil. 

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